Les monologues de GAZA

photo de Heidi Levine

Les élèves de la classe de seconde 1 lisent Les Monologues de Gaza.

« Le drame, c’est que le monde entier nous regarde comme si de rien n’était, en continuant à faire des discours ! » Ce constat abasourdi d’Amjad Abou Yassine est le fil rouge qui relie trente-trois témoignages d’adolescents de Gaza sur l’opération militaire israélienne « Plomb durci » : en trois semaines, à la fin de 2008 et au début de 2009, mille trois cent quatre-vingts Palestiniens dont cinq cent trente et un enfants sont morts, et un siège impitoyable a relégué Gaza dans les ténèbres. Recueillis par le Théâtre Ashtar, créé en 1991 à Jérusalem par Edward Muallem et Iman Aoun, puis implanté à Ramallah, ces textes, d’une puissance troublante, entendent offrir à ces jeunes un espace où exprimer leur traumatisme, reconstruire leur équilibre et adresser leur histoire au monde. Aujourd’hui, ils sont près de mille sept cents à avoir joué, dans trente-six pays et en quatorze langues, ces Monologues, véritable tribune pour de jeunes adultes qui ont enfin des visages (Marina Da Silva, Le Monde Diplomatique, mars 2014).

Ces lectures accompagnent les photos de Heidi Levine, photojournaliste américaine basée à Jérusalem. Son reportage photographique « Guerre et guérison à Gaza » réalisé entre juillet 2014 et janvier 2015 a été primé en 2015 au Prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre.

En puisant dans les images que j’ai capturées pendant la guerre, je me suis lancée dans un projet qui documenterait le quotidien d’après-guerre des gazaouis. Mon intention étant de mettre en évidence la façon dont les habitants de Gaza parvenaient à reprendre le cours de leur vie. En vivant avec les familles, j’ai cherché les références visuelles de la résilience humaine qui se dégage de la douleur et des tonnes de gravats. J’ai observé leur rétablissement progressif, émotionnel et physique, ou les obstacles qui rendaient cela impossible (Heidi Levine).
Projet animé par Corinne Gruchet, animatrice à la « bibli’ de Bény », Marc Frémond (Pebroc Théâtre) et Marion Onraed (professeur d’histoire-géographie).